Politique de l’eau : le Ministre Henry muet comme une carpe

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Que d’eau s’est déjà écoulée sous (et quelques fois sur) les ponts de Wallonie depuis la semi-enquête publique menée en 2008 !
Souvenez-vous : dans le calendrier de mise en ½uvre de la Directive cadre eau, nous en étions à devoir donner notre avis sur les plans de gestion et programmes de mesures. L’Europe imposait leur adoption pour fin 2009. Délai non tenu en Wallonie puisque plusieurs documents cruciaux manquaient à l’appel lors de l’enquête publique. Cette consultation ne fut pourtant pas vaine ; ses résultats ont été publiés en janvier 2009.

« Tous citoyens de l’eau ! » « Marquez de votre empreinte la gestion de l’eau en Wallonie ! »

Novembre 2011… Quelles nouvelles ?
Tout cela n’était-il que de vaines paroles ? Des effets d’annonce ? Du pipeau ? Quid des 96% des 32.404 personnes qui ont répondu qu’ils « se sentent préoccupés au quotidien par la qualité des eaux » ?
Qu’a-t-il été répondu aux 80% des mêmes 32.404 personnes qui s’estimaient, en 2008, partiellement ou mal informés sur la qualité des eaux en Wallonie ?

En politique de l’eau, la Wallonie se distingue nettement de ses voisins. Elle l’a récemment démontré de façon remarquable. Quand le Conseil wallon de l’environnement pour le développement durable (CWEDD) et la Commission consultative de l’Eau, réunis pour l’occasion, invitent la Flandre, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France et le Luxembourg à présenter leur travaux respectifs en la matière, la société civile wallonne constate… l’absence du cabinet du Ministre Henry, en charge de la mise en ½uvre de la Directive cadre eau. Et au fur et à mesure que ses voisins exposent à la Wallonie leurs méthodologies de participation et de concertation, que les dates qui défilent au gré des présentations font frémir tant elles sont lointaines, un sentiment de frustration naît et enfle ! Et en un mot comme en cent, notre Fédération d’associations de protection de l’environnement se sent tout simplement flouée. La participation des parties concernées se résume en effet ici à un lent mijotage des groupes impliqués, qui de promesses de démarrage d’enquête publique en absences de réponse à leurs questions ont vu leur patience s’éroder. Depuis 2008, pas un document, pas une ligne, pour répondre à la demande du public d’être mieux informé. Aucune coordination, aucun relais. Rien.

Dossier aux multiples condamnations européennes, la gestion de l’eau en Wallonie disposait, malgré ses handicaps de retards dans les programmes d’épuration, d’atouts sur lesquels plusieurs régions limitrophes ne pouvaient pas compter : une part non-négligeable des masses d’eau wallonnes pouvait atteindre le bon état en 2015. Le tableau de bord de l’environnement 2010 cite, pour les eaux de surface, le chiffre de 57% « si toutes les mesures sont appliquées ». Plus nous tardons à adopter un programme de mesures, plus nous limitons nos possibilités d’action, plus nous risquons de dégrader nos ressources et de perdre le seul avantage dont nous disposions. L’inaction en matière environnementale se révèle toujours très coûteuse, que ce soit pour rattraper une situation dégradée ou pour payer les astreintes d’une Europe vigilante à la mise en application de sa réglementation.

IEW s’insurge contre le fait que l’enquête publique à venir sur les plans de gestion soit considérée comme l’étape purement administrative de réponse aux obligations européennes. Les associations de défense de l’environnement souhaitent apporter une contribution concrète, et demandent que cesse la confiscation actuelle de l’information.

Extrait de nIEWs (n°99, du 3 au 17 novembre 2011),

la Lettre d’information de la Fédération.

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