Les citoyens belges sont favorables à l’interdiction de vente de tous les pesticides

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Ce mercredi 11 avril, la Fédération Inter-Environnement Wallonie diffusait les résultats d’une étude sur la dangerosité des produits phytopharmaceutiques autorisés pour les particuliers et l’évolution des comportements d’usage de ces produits. Les substances autorisées posent de graves problèmes pour la santé et l’environnement. Et ces problèmes sont renforcés par l’existence manifeste de mauvais usages. Mais un changement culturel est à l’œuvre parmi les citoyens : la grande majorité d’entre eux se passe d’ores et déjà de pesticides, et la réduction d’utilisation devient la règle. IEW appelle donc le Ministre Ducarme à soutenir cette transition et à interdire, à court terme, la vente des produits phytopharmaceutiques pour les particuliers, et ce, au-delà du seul glyphosate.

Les utilisations non professionnelles de produits phytopharmaceutiques représentent 3,6% du volume des pesticides vendus annuellement. Les données indiquent que certains utilisateurs en utilisent dans des quantités à ce point inquiétantes qu’elles ne peuvent qu’être le signe d’usages inappropriés voire illégaux (sur les trottoirs, cours et allées connectées au réseau hydrographique par exemple).

A l’heure où l’interdiction de mise sur le marché des produits à base de glyphosate est annoncée pour le mois de janvier 2019 par le Ministre Ducarme, ce dont IEW se réjouit, il convient de s’interroger sur la toxicité des molécules chimiques toujours autorisées et vers lesquelles les particuliers pourraient se tourner pour substituer le tristement célèbre herbicide. Parmi celles-ci, plusieurs représentent des risques avérés pour la santé humaine ou l’environnement : risques de cancers, de toxicité pour la reproduction (fausses couches, malformations fœtales, etc.), danger pour les abeilles, persistance dans l’environnement, accumulation dans la chaîne alimentaire et toxicité (PBT). L’analyse montre que l’essentiel des substances actives mises sur le marché répond à au moins un de ces critères de dangerosité.

L’enquête réalisée en 2016 auprès de 2.000 ménages par GfK, sur demande de l’administration wallonne, montre que 58% des ménages avec jardin se passent déjà de pesticides, 22% sont en transition (et combinent tant des pesticides que des alternatives saines), et 20% utilisent exclusivement des pesticides. Ce dernier groupe est aussi celui qui lit le moins les étiquettes et ne connait pas bien les pictogrammes d’avertissement sur la dangerosité du produit, ce qui se traduit par des mesures de protection insuffisantes pour leur santé (pas de gants ou gants inadéquats, …) et des risques, voire des pollutions, pour l’environnement liés notamment à la gestion des emballages et des résidus. Globalement, les ménages se montrent favorables non seulement à une mise sous armoire des pesticides (90% se déclarent en faveur), mais également à une interdiction de tous les produits phytopharmaceutiques (50% en faveur et près de 30% « sans avis »).

Inter-Environnement Wallonie demande au Ministre Ducarme de prendre en compte ces données objectives qui témoignent d’une réelle évolution des mentalités de la population en matière de protection de la santé et de l’environnement. Et donc d’étendre, à l’instar de la France, les dispositions d’interdiction prévues dans son projet d’arrêté royal concernant le glyphosate à toutes les substances actives répondant à des critères de toxicité pour la santé humaine ou l’environnement (abeilles et eau).

Vous trouverez les documents présentés à la conférence de presse ci-après :
Le présentatique de la conférence de presse
Les données d’utilisation et de toxicité
L’étude GfK sur le comportement des ménages

Contacts presse :
Valérie Xhonneux, chargée de mission santé-environnement, 0472 476 419

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