JEP: un contrôleur impuissant ?

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Dans le débat entre adeptes et adversaires de la publicité, un élément essentiel est toujours mis en avant: le contrôle de la publicité. Actuellement, c’est le Jury d’Ethique Publicitaire (JEP) qui doit veiller à la conformité des messages publicitaires avec la législation et les codes auto-disciplinaires. Le JEP est un organe mis en place par le secteur lui-même, à savoir par le Conseil pour la Publicité, qui a pour but ‘d’améliorer, valoriser et défendre la communication publicitaire ainsi que sa liberté en tant que facteur de l’expansion économique’. Le ‘contrôle’ par cet organe privé n’est pas suffisant ni efficace. Une nouvelle étude du CRIOC le démontre très clairement.

La pub est partout

La publicité concerne tous les domaines de la société: enseignement, santé, égalité des chances, citoyenneté, consommation, développement durable, ? Pour chaque domaine, il y a autant d’organismes éducatifs ou instances publiques qui traitent ce thème à travers de nombreuses décisions politiques et campagnes de prévention et de sensibilisation.

Le contrôle aujourd’hui

Si la loi sur les pratiques du marché protège les consommateurs contre les publicités trompeuses, il n’existe toujours pas en 2011 un contrôle public sur l’éthique dans la publicité. C’est pourtant un point fondamental, si l’on tient compte du poids considérable que représente la publicité dans notre société.

Le ‘contrôle’ par le JEP, un organe privé, n’est pas suffisant ni efficace à cause de nombreuses lacunes et imperfections:

 Un vaste champ de la pub n’est pas du tout contrôlé. Il s’agit de ce qu’on appelle le ‘undercover marketing’ ou la masse de publicité ‘below the line’. Or, il est considéré que la plus grande part des investissements dans la publicité se font (feraient) dans ces secteurs.

 Le fonctionnement de la vigilance éthique actuelle repose uniquement sur la volonté des médias et/ou des annonceurs, qui en sont les financeurs. Cette situation nuit à l’indépendance du contrôle.

 Il n’y a pas de contrôle systématique. En fait, le contrôle est laissé à la vigilance seule des consommateurs.

 A part les plaintes que le JEP reçoit, il n’y a pratiquement pas de données publiques concernant la publicité,ce qui démontre qu’il n’existe pas d’analyses sérieuses de la publicité ni d’études sur le sujet sur base de chiffres fiables.
Les campagnes de prévention et les messages d’utilité publique à l’initiative d’organismes éducatifs ou d’instances publiques sont trop souvent étouffés par des messages publicitaires qui racontent tout autre chose.

Dans une nouvelle étude réalisée par le CRIOC, des exemples pratiques servent à donner une image claire du fonctionnement du JEP et des décisions que ce Jury prend. A tous égards, celles-ci sont insuffisantes. Il n’est plus acceptable qu’aucune réponse publique ne soit donnée à ces multiples manquements.

Voilà pourquoi le CRIOC espère la mise en place d’un Conseil fédéral pour la publicité qui permettra enfin un réel contrôle de la publicité!

Etude complète: Dérapages publicitaires : quel contrôle ?

Contacts au CRIOC:
Caminiti Morgane, 02/547.06.33 – 0473/30.30.47
Internet: www.crioc.be
E-mail: caminiti.morgane@crioc.be

Source : Communiqué de presse du Crioc
CRIOC, Boulevard Paepsem 20 – 1070 Bruxelles

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