Comment j’ai réduit de 15 % ma consommation électrique en 2 heures

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En matière d’énergie, la première recommandation est de réduire la consommation. « La meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas », a-t-on coutume de dire. Bien conscient de ce principe, j’ai toujours essayé – avec plus ou moins d’application – de modérer ma consommation d’électricité et d’en limiter les gaspillages. Je me suis pourtant récemment rendu compte que j’avais encore une marge très appréciable pour améliorer les choses, et que cela pouvait se faire en peu de temps, sans frais, ni perte de confort. Comment ? En s’attaquant sérieusement aux appareils en veille et aux multiples transformateurs qui ont envahi notre quotidien ces dernières années.

Utilisant majoritairement des ampoules économiques et des appareils électroménagers réputés basse consommation, éteignant depuis longtemps les éclairages inutiles, j’imaginais que des économies supplémentaires d’électricité ne pourraient venir que d’une réduction des usages plus ou moins « utiles » de celle-ci : moins de micro-ondes, moins de télé, moins d’eau chaude…

Bien sûr, un peu comme tout le monde, j’avais entendu dire que beaucoup d’appareils consomment même en veille, et qu’à l’échelle de l’Europe, cette consommation inutile équivaut à la production de plusieurs réacteurs nucléaires. Mais cela restait un peu lointain et j’avais le sentiment que, à ma petite échelle individuelle, cela ne devait quand même pas représenter grand chose.

Erreur ! Certaines choses ne deviennent réelles à l’esprit que par les chiffres : ce qu’on imaginait être une souris se révèle être un éléphant… Le physicien que je suis s’en est rendu compte cet été après s’être décidé à mesurer à l’aide d’un wattmètre la consommation de ses appareils en veille[[Cette bonne résolution a été inspirée par la lecture d’un petit ouvrage intitulé Un ingénieur indigné, œuvre de Jacques Vroonen.]].


Un transformateur branché dans une prise consomme toujours de l’électricité, même s’il n’alimente aucun appareil. On s’en rend compte au fait qu’il chauffe légèrement.

Dans mon cas, un des éléphants dénichés correspondait à 3 petites lampes halogènes. L’interrupteur de ces lampes se trouvant après leur transformateur, ce dernier est toujours branché. Résultat : ces lampes qui consomment 15 W allumées, continuent à consommer près de 3 W éteintes. Vu que ces lampes ne sont pas allumées plus d’une demi-heure par jour en moyenne (pas plus de 2 % du temps donc), on peut en conclure que leur consommation est très majoritairement due à la phase éteinte : sur une année, la consommation éteinte est 10 fois supérieure à la consommation allumée !

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Un design énergivore : sur une année, la consommation éteinte de ma petite lampe halogène Ikea est 10 fois supérieure à la consommation allumée…

J’ai désormais débranché deux de ces lampes, rarement utilisées, et j’ai branché la troisième sur un multiprise avec interrupteur. Je n’utilise plus l’interrupteur de cette lampe, mais bien celui du multiprise, ce qui a l’avantage de couper le courant aussi dans le transformateur. Cette simple modification m’a permis de réduire de 4 % ma consommation d’électricité.

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Le kit de survie du chasseur de gaspillages électriques : 1) le wattmètre permet de mesurer la puissance consommée par tout appareil, y compris en mode veille. 2) la prise-interrupteur permet de couper facilement et complètement l’alimentation d’un appareil. 3) la prise programmable permet d’alimenter automatiquement un appareil à certaines heures préalablement choisies et de couper automatiquement l’alimentation le reste du temps. Ces trois accessoires sont disponibles dans tous les bons magasins de bricolage ou d’électronique pour respectivement environ 20, 2 et 5 euros.

Comme on le voit dans le tableau ci-dessous, d’autres économies appréciables peuvent être obtenues en ne laissant pas branchées en permanence les bases de chargement d’ordinateurs portables, de téléphone sans fil ou de robot aspirateur. L’électricité continue à alimenter la batterie de ces appareils, même quand ceux-ci sont chargés à 100 %. L’utilisation de programmateurs permet de réaliser la recharge automatiquement, quelques heures pendant la nuit par exemple, et de ne rien consommer le reste du temps.

Ainsi, la base de chargement du téléphone sans fil n’est alimentée que 3h par jour, ce qui suffit à fournir l’autonomie pour la journée. Même principe avec le modem : son alimentation est coupée automatiquement de minuit à sept heures du matin. Bien sûr, ces appareils continuent à pouvoir être branchés manuellement à tout moment si besoin.

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La puissance est mesurée en watt (à l’aide du wattmètre). En multipliant par la durée d’utilisation, on obtient la quantité d’énergie électrique consommée. Un kilowattheure (kWh) est l’énergie électrique consommée par un appareil consommant 1 watt pendant 1000 heures (ou 10 watts pendant 100 heures, etc.).

Au final, après avoir fait le tour de mes appareils, j’arrive à économiser 15 % de ma consommation électrique, en suivant une procédure, somme toute assez légère, de réorganisation d’un nombre limité de branchements.

Résumé des conseils :

1) débrancher les appareils qui ne sont utilisés qu’occasionnellement ;
2) brancher sur une prise avec interrupteur les appareils souvent utilisés qui ont un transformateur (lampes halogènes, four micro-condes, machine à laver…)[[Dans mon cas, grille-pain, robot mixeur, chauffe-biberon… n’ont pas de transformateurs et ne consomment rien quand ils ne fonctionnent pas.]] ;
3) brancher sur minuteur les appareils dont l’alimentation peut être interrompue à tranche horaire fixe (modem, base émettrice de téléphone sans fil, chargeur d’ordinateur portable, base de robot aspirateur…)

Si cette démarche vous inspire, nous vous invitons bien entendu à appliquer ces conseils chez vous. Et pour aller plus loin, le concours Energy Challenge vous propose un accompagnement personnalisé et gratuit, mais il faut faire vite… inscriptions avant le 10 octobre !